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La croisade des enfants
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Marcel Schwob
La croisade des enfants
La Bibliothèque électronique du Québec Collection À tous les vents Volume 711 : version 1.0
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Schwob donna au Journal, de février à avril 1895, l’ensemble des récits constituant son livre, édité au Mercure de France, en 1896, à 500 exemplaires. Il en tira certainement l’argument de ses lectures, qui l’avaient familiarisé avec les légendes hagiographiques et les « historiettes miraculeuses ». Cette croisade serait issue d’une curieuse narration, de quelques phrases latines d’une chronique du temps de Saint Louis racontant de façon sibylline le passage de pèlerins ignorants, armés de leur seule naïveté. Ils voulurent gagner Jérusalem et disparurent mystérieusement dans une tempête. Mais le fait historique de cette désastreuse entreprise s’est révélé authentique. Vers 1212, des milliers d’enfants partirent pour la Terre sainte et furent pour la plupart massacrés avant même de pouvoir embarquer. Cela se passait peu avant l’appel, par le pape Innocent III, de la cinquième croisade. Le livre se compose de huit versions, par huit personnages différents, du même événement. Dans la préface qu’il écrivit en 1949 pour une traduction espagnole de la Croisade, Borges note : « Il rêva qu’il était le pape, l’étudiant libertin, les trois enfants, le clerc. Il appliqua, dans son travail, la méthode analytique de Robert Browning, dont le long poème
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narratif The Ring and the Book (1869) nous révèle à travers douze monologues l’histoire embrouillée d’un crime, du point de vue de l’assassin, de celui de sa victime, des témoins, de l’avocat de la défense, du procureur, du juge, de Robert Browning lui-même...1 » Faulkner se servira du même procédé dans Tandis que j’agonise. Alfred Jarry élit comme 23e livre pair du docteur Faustroll La Croisade des enfants, y prenant : « De Schwob, les bêtes écailleuses que mimait la blancheur des mains du lépreux. » Remy de Gourmont parla pour