Le rôle des mass médias vénézuéliens

Le rôle des mass médias vénézuéliens

La situation politique du Venezuela est pour le moins explosive. Élu démocratiquement par une majorité absolue de 56,5% des voix dès le premier tour en décembre 1998 (Elizalde, 2005 : 375), le président Hugo Rafael Chavez Frias a engagé son pays dans une révolution socialiste qu’il a baptisé révolution bolivarienne. Se disant ouvertement anti-capitaliste, anti-impérialiste et même anti-américain, il est loin de faire l’unanimité. En effet, la population vénézuélienne est extrêmement polarisée. Des millions de pauvres le considèrent comme un sauveur alors que l’élite bourgeoise et une grande partie de la classe moyenne voudraient le voir mort. Le coup d’état raté contre son régime en avril 2002 a démontré que ce pays Andin était au bord de la guerre civile. La situation s’est quelque peu détendue mais les élections présidentielles du 3 décembre prochain font craindre le pire.

Chavez s’inspire énormément de Simon Bolivar, célèbre héros du XIXe siècle qui a libéré six pays d’Amérique Latine de l’empire espagnol. Ainsi, deux des principes fondamentaux d’origine bolivarienne de sa révolution sont la vision indépendantiste de l’Amérique Latine du reste du monde et l’unification de celle-ci. Récemment, cette tentative de rapprochement des latinos américains a été renforcée par la création d’une chaîne de télévision baptisée Televisión del Sur (TeleSUR). Ayant comme propriétaire les gouvernements vénézuelien, argentin, cubain, brésilien, bolivien et uruguayen, ce canal de télévision est désormais transmis partout en Amérique Latine et aux USA, dans les Caraïbes, en Europe occidentale et dans le nord de l’Afrique depuis le 24 juillet 2005 (Wikipedia, http://es.wikipedia.org/wiki/TeleSUR). L’objectif premier de cette chaîne à but non lucratif est de fournir aux latino-américains des nouvelles alternatives aux mass médias états-uniens comme CNN en espagnol ou Univison. Avant la naissance de TeleSUR, le principal média de